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De minuscules conduits imprimés en 3D pour aider les nerfs à repousser

Si l’impression 3D permet de produire de très grosses pièces, comme c’est par exemple le cas dans le domaine de l’architecture, elle est à l’inverse capable de réaliser de minuscules composants. Une capacité peu exploitée jusqu’alors, qui vient d’être mise en évidence par une équipe de chercheurs de l’université de Sheffield.

Cette dernière a mis au point un procédé d’impression 3D répondant au nom de micro-stéréolithographie (MicroSLA ou μSL) destinée à imprimer des conduits de guidage. Conçus à partir d’un polymère biocompatible, ces conduits également appelés NGC (nerve guidance conduit) sont utilisés en médecine pour favoriser la régénération des nerfs endommagés. En effet grâce à leurs deux extrémités, ces corps permettent de faciliter l’assemblage et de relier les moignons (proximal et distal) des nerfs sectionnés.

Le vrai défi pour les chercheurs était donc de reproduire les parois extrêmement fines de ces conduits, celles-ci ne mesurant pas plus de 250 microns. Pour ce faire ces derniers se sont donc appuyés sur un procédé d’impression 3D appelé stéréolithographie, pour élaborer ce qu’ils ont baptisé la Micro-stéréolithographie.

Le principe reste le même que le procédé original, à savoir superposer des couches de résines photosensibles solidifiées par un rayon UV. La différence réside en fait dans le diamètre du rayon qui est beaucoup plus fin, celui-ci ne mesurant pas plus de 405 nanomètres. Le choix du matériau s’est porté sur une résine de polyéthylène glycol (PEL), qui bien que généralement peu propice à la fixation cellulaire, a permis d’obtenir de bons résultats sous sa forme solidifiée.

Il n’aura fallu que quelques minutes pour imprimer une gaine de 5 mm de longueur x 1,5 mm de diamètre et 250 μm d’épaisseur. La vitesse du laser employée est de 0,01 mm / s pour une puissance de 5 mW. Les premiers essais effectués sur des souris ont été un véritable succès. Les liaisons nerveuses de 3mm ont pu se réparer en l’espace de 21 jours. Selon les scientifiques à l’origine de ce nouveau procédé, l’impression 3D reste à l’heure actuelle le moyen le plus efficace pour fabriquer ce genre d’éléments. La technique idéale pour concevoir de minuscules composants, complexes et sur-mesure.

Alexandre Moussion