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L’ISS réalise la première impression 3D dans l’espace

impression 3d espace

(Crédits photo : NASA)

Pendant près d’un an, la NASA et la société Made in Space ont collaboré pour développer une imprimante 3D capable de fonctionner dans l’espace. Un partenariat ambitieux destiné à développer une machine à même de répondre aux contraintes de la gravité zéro. Si l’impression 3D intéresse autant la NASA, c’est qu’elle est d’une part très économique en matière première, et capable de produire à la demande des pièces de rechange lorsque les astronautes doivent réparer.

Le 21 septembre dernier cette imprimante 3D baptisée Zero-G (zéro gravité), était envoyée vers la Station Spatiale Internationale (ISS) pour finalement y arriver 2 jours plus tard. Hier matin, après plusieurs jours de tests et de calibrages, l’astronaute Barry Wilmore a fini par imprimer son premier objet. Imprimée avec les noms des deux protagonistes du projet (voir photo), cette pièce représente la face avant du boitier de l’extrudeur.

« une imprimante 3D devra être en mesure d’imprimer une autre imprimante 3D »

Niki Werkheiser responsable de ce projet pour la NASA a expliqué ce choix: « Nous avons choisi d’imprimer cette partie, parce que si nos imprimantes se destinent à fabriquer des pièces détachées et de rechange lors de phases critiques dans l’espace, nous devons donc être aussi en mesure de fabriquer des pièces de rechange pour ces mêmes imprimantes. Une imprimante 3D doit être capable de pouvoir répliquer ses propres pièces, afin que les astronautes puissent continuer à travailler lors de longues missions telles que Mars. En fait une imprimante 3D devra être en mesure d’imprimer une autre imprimante 3D. »

zero g printer

L’imprimante 3D Zero-G (Crédits photo : NASA)

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Dan Huot (Crédits photo : NASA)

Contacté par Primante3D, Dan Huot responsable des relations publiques à la NASA, nous apprend que l’impression a durée exactement 78 minutes. La pièce de 5,89 x 4,08  x 0,5 cm, a été imprimée sur un filament de type ABS. Si le volume d’impression de la Zero-G reste pour le moment assez restreint (6 x 12 x 6 cm), selon Dan, la prochaine génération proposera un plus gros volume de fabrication.

Celui-ci est limité du fait que la Zero-G doive fonctionner à l’intérieur du « Microgravity Science Glovebox » (un caisson hermétique muni de gants, habituellement destiné à manipuler des matériaux sensibles et des substances toxiques), car équipé des connexions nécessaires au fonctionnement de l’appareil. Aussi la Zero-G serait capable d’imprimer beaucoup plus vite. Les ingénieurs en charge du projet préfèrent pour le moment se concentrer en priorité sur le processus et assurer les impressions.

Après plus de 2 mois dans l’espace, la Zero-G a pu donc enfin imprimer ses premières pièces. Sa capacité à produire des objets personnalisés et sur commande, sera sans aucun doute un atout considérable, notamment les missions de longues durée telles que Mars, où les ravitaillements outre le fait d’être extrêmement coûteux, seraient quasi impossibles. Les objets imprimés dans l’espace seront ramenés sur terre en mai 2015, pour être ensuite comparés à des échantillons témoins imprimés au sol.

machine ZeroG

(Crédits photo : NASA)

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Alexandre Moussion